Durant un atelier d’écriture musicale, des personnes sourdes et entendantes travaillent à la création d’un spectacle alliant chanson et chansigne*.
Cette expérience collective interroge la perception musicale de chacun, avec les sons et avec le silence. Les participants composent des chansons en gestes et en paroles, ils racontent leur parcours, s’expriment sur leur différences, et peu à peu se dévoile des histoires singulières.
*: Le chansigne est une pratique chorégraphique de la langue des signes.
Pour visionner le film Dans le silence des mots en version adaptée sourd et malentendant, effectuer une demande à notre adresse info@effetsphere.org.
Pour commander le DVD accessible du film voici le formulaire à nous renvoyer :
Description du projet de film
Durant un atelier d’écriture musicale encadré par le groupe Sale Petit Bonhomme à la médiathèque de Poitiers, des personnes sourdes et des personnes entendantes travaillent ensemble à la création d’un spectacle alliant chanson et chant-signe. Grâce à l’apprentissage du chant-signe, les participants sourds et entendants interprètent les textes écrits durant l’atelier. La musique et les paroles s’expriment à travers le corps, l’expression du visage, et la langue des signes.
Le film, Dans le silence des mots, suit la progression des participants tout au long de l’atelier. La chanson devient rapidement un moyen d’exprimer l’expérience du handicap et de l’espoir de chacun. La musique devient un vecteur d’interactions et d’échanges entre les deux cultures.
La pratique musicale : sourds et entendants
Entendre des sons. Être sensible à la beauté des chansons, des paroles et du rythme musical. Animer nos rêves, capturer un instant du passé, emporter dans un univers. La musique fait partie de nos vies. Comment la musique est perçue par les personnes sourdes ? Est-ce que le goût pour la musique, par la chanson ou la danse, est réservé aux entendants ?
Le chant-signe est une pratique chorégraphique de la langue des signes. La musique et les paroles s’ expriment à travers le corps, l’expression du visage, et la langue des signes. La pratique du chant- signe par des personnes sourdes révèle un intérêt profond pour l’expression musicale. Peut-être qu’elle témoigne d’une sensibilité très forte passant par d’autres moyens que l’audition.
Les participants de l’atelier vont concevoir un spectacle de chanson française associant chanson à texte et chant-signe.
Suivre l’évolution à l’intérieur du groupe
Le film, Dans le silence des mots, suit la progression des participants de cet atelier. A travers cet apprentissage, le film vient questionner l’attachement que chacun voue à la musique. La caméra observe les échanges entre les personnes sourdes et les personnes entendantes. Comment vont-elles élaborer une forme d’expression originale capable de satisfaire les différents publics, sourds et entendants. Un enjeu commun va rapidement se mettre en place et créer des liens entre les participants : concevoir le spectacle et le présenter devant un public mixte.
Des évènements inattendus jalonnent le parcourt qui mène au spectacle. À la création des chansons, devant les feuilles blanches, les participants se racontent. La création musicale rencontre l’expérience de chacun : la discrimination ressentie, le manque de reconnaissance, le souhait de partager l’histoire et la culture sourde. La chanson devient un moyen d’expression artistique, un exutoire poétique qui révèle les malaises liés à l’isolement culturel et social des sourds.
Un documentaire participatif
Dans le film, les participants de l’atelier témoignent et racontent leurs expériences. On est sensible aux interactions, on suit leurs évolutions, on s’interroge sur les difficultés qu’ils éprouvent. Je leur demande de me raconter leurs rapports à la musique. En utilisant comme journal de bord les outils audiovisuelles (caméra, appareil photo, ou téléphone équipé d’une caméra), on s’approche du rapport intime qui les lie à la musique. Le témoignage de leurs ressentis est abordé de différentes manières.
Cette expérience représente une marque d’échange entre des personnes séparées par des frontières invisibles. Derrière ces frontières, il y a des préjugés : « Les sourds et malentendants n’ont pas de culture, ils sont rassemblé par leurs handicaps ».« C’est impossible de communier deux formes d’expression dans une création collective ». Le film révèle les échanges prolifiques qui s’établissent entre ces gens et entre deux cultures différentes.
Ce film envisage la musique sous un nouvel angle, elle n’est plus seulement affaire d’oreille, elle est affaire de sens collectif. Là où se trouve peut-être une ligne de démarcation entre personnes sourdes et personnes entendantes.